Le 22 septembre 2025, le gouvernement malaisien se prépare à des discussions cruciales avec Meta concernant la prolifération des publicités pour les jeux d’argent sur le marché noir apparaissant sur Facebook. La rencontre survient après une série de plaintes des autorités malaisiennes sur l’inaction de Facebook face à ces publicités nuisibles.
La question centrale, que le ministre des Communications, Datuk Fahmi Fadzil, entend soulever, concerne l’absence de mesures pour bloquer les cartes de crédit associées à des sites de marché noir. Selon ses déclarations aux journalistes, il est inacceptable qu’une annonce de jeu d’argent, payée avec une carte de crédit, échappe à la censure de Facebook alors même que la plateforme est consciente de l’illégalité de ce contenu en Malaisie. Il a souligné : « De nombreux utilisateurs profitent des plateformes socialement et économiquement, mais nous ne pouvons pas permettre aux criminels de les exploiter pour tirer profit ou commettre des crimes en ligne. »
Cette critique s’accompagne d’une préoccupation croissante sur l’accessibilité et la prévalence des publicités de jeux d’argent illégaux sur la plateforme.
Cette problématique n’est pas unique à la Malaisie. En Inde, un rapport de la All India Gaming Federation a récemment révélé l’ampleur de l’implication des joueurs dans le marché noir, avec 1,6 milliard de visites sur des plateformes de paris non autorisées en seulement trois mois. Le rapport souligne l’inefficacité des mesures actuelles pour enrayer le marché noir, notamment le blocage des sites web, qui n’a pas l’effet escompté.
Les opérateurs illégaux contournent ces mesures via des sites miroirs et l’utilisation de nouveaux comptes UPI pour échapper à la détection. Selon les données de la RBI de juillet 2024, environ 300 millions de dollars sont détournés chaque mois par des mules, le marché des jeux d’argent illicites étant l’un des principaux bénéficiaires de ces fonds.
Le rapport démontre que le blocage, en tant que stratégie unique pour lutter contre le marché noir, est inefficace, citant des exemples de la Norvège, du Royaume-Uni, du Danemark, de la Belgique et des États-Unis où de telles mesures ont échoué. Il décrit le réseau utilisé par les opérateurs illégaux comme étant « hautement sophistiqué », impliquant une multitude de voies de paiement et de devises, y compris des transactions UPI, des cryptomonnaies et des portefeuilles internationaux.
Les médias sociaux et le marketing d’influence jouent un rôle considérable dans l’orientation du trafic vers le marché illicite. Le rapport indique qu’en trois mois, les médias sociaux ont généré 42,8 millions de visites vers quatre sites illégaux, tandis que le trafic de parrainage a entraîné 247,5 millions de visites, principalement depuis des sites pour adultes, des affiliés de jeux et des promotions sur des plateformes de sport et de streaming vidéo.
Le rapport critique spécifiquement la politique publicitaire de Facebook, qui a considérablement évolué ces dernières années.
Analyse de l’iGaming Expert : L’action du gouvernement malaisien pourrait bien inaugurer un renforcement des stratégies à travers l’Asie pour s’assurer que les géants des réseaux sociaux s’engagent davantage dans la lutte contre le marché noir. En Inde, nous avons déjà observé l’impact d’Instagram et de Facebook sur l’engagement du marché noir, ainsi que la croissance récente de TikTok en tant que plateforme favorisant cet engagement.
Le gouvernement malaisien semble déterminé à ce que les plateformes de médias sociaux prennent davantage de responsabilités, et il n’est pas surprenant qu’elles soient considérées comme un canal majeur vers le marché noir. Espérons que d’autres gouvernements suivront cet exemple.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.