Le Premier Ministre Thaïlandais Réaffirme sa Position Anti-Jeux d’Argent en Révoquant la Reconnaissance du Poker comme Sport

Le 22 octobre 2025, le nouveau Premier ministre thaïlandais, Anutin Chanvirakul, a signé un décret exécutif annulant la décision de juillet dernier qui reconnaissait le poker comme un sport en Thaïlande. Ce geste marque un renforcement de sa position anti-jeux d’argent, allant à l’encontre des efforts précédents pour développer des casinos terrestres réglementés dans le pays.

Cette décision intervient après que le ministère de l’Intérieur a, pendant un bref moment en juillet, levé l’interdiction de 1958 sur les tournois de poker, permettant ainsi au jeu d’être classé comme un sport par l’Autorité des sports de Thaïlande (SAT). L’idée derrière cette classification était d’attirer le tourisme en Thaïlande en organisant des tournois de poker, comme l’exposition du World Poker Tour qui a eu lieu en août.

Cependant, Chanvirakul s’est montré très critique envers cette initiative, déclarant à la presse après la signature : « Nous ne promouvrons aucune forme de jeux d’argent. Notre priorité demeure une croissance éthique, un tourisme bénéfique pour tous et des politiques alignées avec le bien-être national. »

Malgré la rigueur affichée par le gouvernement, le marché illégal des jeux d’argent reste un défi de taille en Thaïlande. Selon un rapport du Pattaya Mail plus tôt cette semaine, le ministre de l’Économie numérique et de la Société, Chaichanok Chidchob, aurait reçu une offre de pot-de-vin de 40 millions de bahts (environ 910 390 £) pour cesser les actions répressives contre les opérations de jeux en ligne et de blanchiment d’argent.

Par ailleurs, diverses autorités gouvernementales ont rapporté avoir procédé à plus de 100 arrestations liées à des opérations de jeux d’argent illégales, générant annuellement plus de 17 milliards de bahts (environ 386,9 millions £). On estime que plus de 34,5 millions de Thaïlandais s’engagent dans des activités de jeux d’argent, que ce soit par le biais du marché noir ou de la loterie d’État légale. Le secteur illégal est évalué à 1,1 trillion de bahts (environ 22,8 milliards £) par an.

Bien que Chanvirakul ait rejeté l’idée que le jeu puisse stimuler la croissance économique, l’ampleur du marché noir suggère que le gouvernement pourrait manquer un revenu substantiel. Des voix dans l’industrie pensent que cette manne financière finira par être trop importante pour être ignorée.

Certains experts estiment que la régulation et l’autorisation des jeux d’argent pourraient offrir un moyen de canaliser une partie de cette économie souterraine vers des voies légales et sécurisées, tout en générant des revenus fiscaux considérables. Toutefois, cela va à l’encontre des préoccupations éthiques et sociales que Chanvirakul met en avant.

Un contrepoint à cette position rigide est que plusieurs pays voisins, tels que le Cambodge et le Vietnam, ont déjà embrassé le tourisme de jeux d’argent comme un moteur économique clé. Ces nations récoltent les bénéfices des taxes générées par les casinos et les complexes de jeux, tout en attirant une clientèle internationale.

Pourtant, en Thaïlande, une forte opposition culturelle et religieuse aux jeux d’argent persiste, rendant difficile une transition vers une économie où le jeu est institutionnalisé et accepté. Le débat reste donc intense entre les partisans d’une approche plus permissive et ceux qui, comme Chanvirakul, plaident pour une société sans jeux d’argent.

Alors que la Thaïlande continue de naviguer dans ces eaux complexes, la question demeure : la pression économique et l’opportunité de revenu finiront-elles par l’emporter sur les objections éthiques et culturelles ? Pour l’instant, Chanvirakul semble déterminé à maintenir le cap, insistant sur le fait que le bien-être national ne peut être compromis pour des gains économiques immédiats.

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