En novembre 2025, un événement inattendu a secoué le célèbre concours de beauté Miss Univers en Thaïlande. La police locale a été appelée après que des membres de l’Organisation Miss Univers (MOU) auraient demandé à plusieurs candidates de poser avec un coussin portant le logo de Playtime, un casino en ligne basé aux Philippines. Cet incident a mis en lumière les tensions croissantes autour de la publicité pour les jeux d’argent, surtout dans un pays où le jeu est illégal.
Les forces de l’ordre thaïlandaises ont confisqué le coussin à logo, ainsi que l’équipement de tournage, et ont interrogé des membres de l’organisation Miss Univers. Miss Univers Thaïlande, l’entité organisant l’événement, s’est empressée de se dissocier de cette promotion, affirmant qu’elle était menée exclusivement par la MOU.
Une querelle verbale a éclaté, détournant la compétition de son ambiance habituellement amicale. Le PDG de Miss Univers Thaïlande, Nawat Itsaragrisil, et le cofondateur de la MOU, Raul Rocha Cantu, se sont engagés dans une série d’accusations publiques. Itsaragrisil a accusé la MOU de l’empêcher de réaliser des activités promotionnelles avec ses propres sponsors. De son côté, Cantu a répliqué en critiquant l’entreprise d’Itsaragrisil, Miss Grand International (MGI), en publiant une capture d’écran sur Instagram montrant la baisse du prix de l’action de MGI.
La situation s’est envenimée lorsque plusieurs candidates ont quitté une réunion avec Itsaragrisil après qu’il ait été aperçu en train de réprimander Miss Univers Mexique, Fatima Bosch. Bosch, qui avait collaboré avec le sponsor du casino, a refusé de participer aux activités promotionnelles organisées par Miss Univers Thaïlande, ce qui a conduit l’ambassade du Mexique en Thaïlande à publier un communiqué de soutien à Bosch et sa famille.
Ce scandale survient alors que le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, réaffirme régulièrement sa position anti-jeux d’argent. Depuis qu’il a succédé à Paetongtarn Shinawatra, qui envisageait d’introduire des casinos dans le pays, Charnvirakul a constamment rejeté la possibilité de légiférer sur les jeux d’argent. Récemment, il a rassuré le président chinois, Xi Jinping, sur sa politique anti-casino, alors que la Thaïlande cherche à inverser la baisse des visiteurs chinois.
Dans ce climat tendu, la question se pose : les jeux d’argent ont-ils leur place dans des événements internationaux de renommée ? Certaines voix s’élèvent pour affirmer que de telles publicités nuisent à l’image d’institutions comme Miss Univers. D’autres soutiennent que, dans un monde de plus en plus globalisé, les partenariats avec des industries controversées sont inévitables.
Un analyste du marché a observé que le scandale pourrait avoir des répercussions à long terme sur l’industrie des concours de beauté. « Les marques seront plus prudentes quant aux associations qu’elles nouent », a-t-il noté, suggérant que la transparence deviendra cruciale pour éviter de telles controverses à l’avenir.
Cependant, d’autres experts arguent que l’exposition médiatique peut aussi impacter positivement. « Toute publicité est bonne à prendre », disent certains, soulignant que la controverse a accru la visibilité de l’événement. Cette publicité pourrait, selon eux, attirer un public plus large, malgré la nature négative de l’attention.
Pour l’instant, on ignore si des poursuites formelles seront engagées contre le personnel de la MOU impliqué dans la promotion pour Playtime. Ce qui est certain, c’est que cet incident a soulevé des questions importantes sur les limites de la publicité et le rôle des régulations locales dans un monde où les frontières entre médias et marché deviennent floues. La situation pourrait servir de précédent, incitant les organisations internationales à revoir leurs politiques de partenariat afin d’éviter de futurs dérapages.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
