Le 3 novembre 2025, le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a affirmé au président chinois Xi Jinping que la Thaïlande n’envisagera pas de légaliser les casinos. Cette annonce a été faite lors des réunions de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud, apaisant ainsi les préoccupations de la Chine et renforçant les relations bilatérales.
Dans le passé, la Thaïlande avait envisagé de dynamiser le tourisme en introduisant des casinos au sein de complexes intégrés. Toutefois, le projet de loi a été retiré plus tôt cette année en raison de tensions politiques qui ont conduit à l’arrivée au pouvoir de Charnvirakul, remplaçant ainsi Paetongtarn Shinawatra au poste de Premier ministre. Les efforts de Shinawatra avaient suscité une opposition notable, tant à l’intérieur du pays qu’auprès de la Chine.
En février, le président Xi avait exprimé ses préoccupations concernant les problèmes sociaux qui pourraient survenir avec la légalisation des casinos, soulignant notamment une potentielle hausse de la criminalité liée à ces établissements. Depuis son entrée en fonction, Charnvirakul a systématiquement écarté l’idée de réintroduire une législation sur le jeu et a récemment annulé une décision de juillet reconnaissant le poker comme un sport.
Les discussions entre Charnvirakul et Jinping ont été qualifiées de fructueuses et empreintes de compréhension mutuelle. Le Premier ministre thaïlandais a déclaré aux médias locaux que Jinping semblait plus rassuré en apprenant que le gouvernement thaïlandais actuel n’envisageait pas de légaliser les casinos. Cela signifie que le gouvernement chinois encouragera ses citoyens à visiter la Thaïlande en toute confiance.
Toutefois, la Thaïlande fait face à une tendance générale de baisse du nombre de visiteurs. Au premier semestre 2025, 2,26 millions de Chinois ont visité le pays, soit une baisse de 34 % par rapport à 2024. Jinping a laissé entendre que la Chine pourrait déconseiller à ses citoyens de se rendre dans des pays dont les politiques divergent de celles de la Chine. L’interdiction du jeu en Chine continentale a pu influencer la décision des touristes chinois, rendant la réticence thaïlandaise à légaliser le jeu encore plus pertinente.
Pour la Thaïlande, l’appui du gouvernement chinois est essentiel pour restaurer sa stature de destination touristique prisée, surtout face à la concurrence des pays voisins d’Asie du Sud-Est. Le secteur du tourisme représente environ 12 % du PIB thaïlandais et emploie 20 % de la main-d’œuvre du pays, directement et indirectement.
En outre, selon l’ambassade de Chine en Inde, les deux leaders se sont engagés à soutenir la lutte contre les crimes transnationaux tels que les jeux en ligne illégaux et la fraude télécom. Cette coopération pourrait non seulement renforcer la sécurité régionale mais aussi promouvoir un tourisme plus sûr et plus attrayant.
Cependant, certains experts suggèrent que l’absence d’une législation moderne sur le jeu pourrait faire perdre à la Thaïlande des parts de marché touristiques au profit de voisins plus permissifs. Ces pays, tels que le Cambodge et le Vietnam, ont déjà commencé à attirer des visiteurs en proposant des complexes de loisirs incluant des casinos. Un observateur du secteur a noté que la Thaïlande pourrait manquer d’opportunités économiques si elle ne diversifie pas son offre touristique.
En conclusion, tandis que la Thaïlande cherche à rassurer la Chine et à capitaliser sur un tourisme sans casinos, elle doit aussi peser les avantages à long terme de sa stratégie actuelle contre les défis posés par une concurrence régionale de plus en plus féroce.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
