Le 29 octobre 2025, le Sénat mexicain a reçu un exposé complet sur les « Taxes spéciales sur la production et les services » (IEPS) proposées par le gouvernement MORENA comme mesure économique pour le budget de 2026.
Cet exposé du MORENA a été soumis aux Commissions mixtes des finances et de la fiscalité, sous la supervision du sénateur Manuel Huerta Ladrón de Guevara, qui dirigera l’examen sénatorial des propositions.
Les commissions devront évaluer le plan visant à appliquer de nouvelles taxes IEPS sur les jeux de hasard, les jeux vidéo violents, le tabac et les boissons sucrées, en analysant leurs impacts économiques, sociaux et sur les consommateurs avant que la législation ne soit soumise à un vote final.
Selon la proposition, le taux de taxe IEPS sur les jeux de hasard, les jeux de chance et les loteries passera de 30 % à 50 %, s’étendant pour la première fois aux plateformes de jeux numériques et aux loteries en ligne, qu’elles soient opérées par des entreprises nationales ou étrangères.
Lors du dépôt de l’exposé, le gouvernement MORENA a déclaré : « La taxe proposée est une mesure de politique publique visant à réduire l’exposition des enfants et des adolescents à de tels contenus, ainsi qu’à générer des revenus pour réduire les coûts sociaux et de santé associés à leur consommation. »
L’exposé a également confirmé qu’une taxe spécifique par litre sur les boissons sucrées serait introduite dans le budget, y compris celles contenant des édulcorants ajoutés, élargissant ainsi le spectre de la taxe déjà imposée sur les boissons aromatisées.
De plus, le plan étend les droits d’accise sur les produits à base de tabac et de nicotine, en introduisant une taxe de 200 % sur le contenu en nicotine calculée par milligramme, une mesure qui s’aligne sur les priorités de santé publique et de durabilité fiscale.
L’administration Sheinbaum estime que le régime élargi de l’IEPS permettra de générer 41 milliards de pesos mexicains (2,5 milliards d’euros) de recettes supplémentaires. Combiné à un renforcement des contrôles douaniers et à une amélioration de la collecte des impôts, le plan s’inscrit dans une stratégie fiscale plus large visant à combler un déficit budgétaire de 1,4 trillion de pesos mexicains (70 milliards d’euros) et à financer des programmes sociaux phares.
Tel que présenté dans le rapport du gouvernement, « Le projet de loi, qui fait partie du paquet économique de 2026, vise à réviser les régimes de l’IEPS pour répondre aux critères de santé publique, de responsabilité sociale et de durabilité fiscale. Les changements maintenant approuvés devraient entrer en vigueur le 1er janvier 2026, après les étapes législatives correspondantes. »
Les propositions ont néanmoins suscité des critiques de la part des groupes d’affaires et de consommateurs, qui soutiennent que le gouvernement n’a pas mené de consultations appropriées sur la mise en œuvre, le calendrier ou les implications économiques des nouvelles taxes.
Les opérateurs avertissent que des augmentations drastiques pourraient pousser les consommateurs vers le marché noir, en particulier dans les secteurs des jeux de hasard, du tabac et de l’alcool. Les critiques soulignent également l’absence de dispositions de surveillance et notent que le MORENA n’a pas encore modernisé la Loi fédérale sur les jeux et loteries de 1947 du Mexique, qui reste en vigueur depuis plus de 80 ans.
Les partis d’opposition ont entendu les appels du secteur des jeux de hasard, le législateur fédéral Ricardo Mejía Berdeja du Parti du Travail (Partido del Trabajo) ayant présenté un projet de réforme à la Chambre des députés.
Le projet de proposition appelle le Mexique à augmenter l’âge du jeu à +21 ans, avec des commissions chargées d’établir le premier cadre législatif pour régir les licences de jeux en ligne. Pourtant, aucun ministre du MORENA n’a endossé le mandat, qui reste en marge, malgré la reconnaissance par les responsables du MORENA des responsabilités criantes dans le régime du jeu actuel du Mexique.
Les sénateurs devraient débattre de la durée de mise en œuvre des nouvelles mesures de l’IEPS et de la nécessité d’aligner les sanctions et les dispositions d’application sur le Code pénal, y compris les sanctions pour non-conformité et opérations illégales.
L’issue de l’examen par les commissions déterminera si la présidente Claudia Sheinbaum peut faire adopter son premier budget national sans amendements majeurs.
Avec des sensibilités publiques particulièrement élevées concernant la perception que les réformes « punissent le consommateur mexicain moyen », le passage de ces taxes impopulaires sera un test précoce de la crédibilité fiscale du MORENA, de sa cohésion politique et de sa volonté de réformer.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.

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