Le 20 août 2025, la communauté des développeurs de jeux en Inde a été ébranlée par l’approbation de la loi sur la Promotion et la Régulation des Jeux en Ligne (PROGA), qui interdit effectivement les jeux d’argent en ligne. Ce changement marque un tournant décisif pour un secteur déterminé à contribuer activement à l’économie numérique indienne.
La décision, prise dans l’ombre du Lok Sabha, a stupéfié les acteurs du secteur qui voient dans la PROGA bien plus qu’une simple mesure de conformité ou fiscale. Elle oblige l’industrie à se reconstruire intégralement. Selon Ranjana Adhikari, partenaire chez Shardul Amarchand Mangaldas & Co, « La PROGA a complètement transformé le paysage de l’industrie des jeux en ligne en Inde. Bien que son objectif déclaré soit la régulation et la protection des consommateurs, sa forme actuelle fonctionne comme une interdiction quasi-totale. »
Depuis août, la frustration a monté parmi les membres du Lok Sabha et à travers l’économie numérique indienne face à une loi qui offre peu de précisions techniques et impose une interdiction nette des jeux d’argent. En octobre, les retombées juridiques ont commencé lorsque la Cour suprême a demandé au gouvernement central de répondre aux pétitions contestant la PROGA. Un banc composé des juges J.B. Pardiwala et K.V. Viswanathan a fixé l’audience au 26 novembre.
Ranjana Adhikari a ajouté : « Le gouvernement a agi avec célérité pour faire passer la PROGA, mais le manque de clarté sur son application laisse l’industrie et les investisseurs dans l’incertitude. Tant que la Cour suprême n’a pas déterminé la validité constitutionnelle de la loi et que le gouvernement n’a pas publié de règles définitives, personne ne peut prédire quand ni comment le secteur pourra reprendre légalement ses activités. »
Malgré les recours, le pragmatisme est la vertu que les développeurs doivent adopter. La PROGA, sous une forme ou une autre, redessine un secteur qu’EY prévoyait d’atteindre 10 milliards de dollars d’ici 2026. Les observateurs des secteurs du jeu, des médias et de la technologie décrivent ce moment comme une période de réinvention. L’agilité légendaire de l’industrie indienne des jeux, capable de s’adapter rapidement aux changements réglementaires, est désormais à l’œuvre.
Les développeurs réaffectent leurs technologies, capacités de données, et environnements utilisateurs pour explorer de nouvelles voies de croissance conforme. Beaucoup se tournent vers le jeu social et occasionnel, privilégiant des modèles d’engagement basés sur les achats intégrés et la publicité. D’autres s’orientent vers le divertissement interactif et les médias numériques, produisant des contenus « micro-drames » et des formats de narration gamifiée pour renforcer les communautés d’utilisateurs existantes.
Une nouvelle vague émerge dans la fintech et la wealth-tech, appliquant la gamification aux outils de micro-investissement, d’éducation et de finances personnelles. « L’industrie du jeu en Inde a toujours montré une adaptabilité remarquable », a observé Adhikari. « Nous assistons à une phase de recalibrage où les entreprises n’attendent pas seulement la clarté judiciaire mais explorent activement des formats conformes qui peuvent soutenir l’engagement des utilisateurs et la confiance des investisseurs. »
Qu’on le veuille ou non, le secteur du jeu en Inde reste une partie intégrante du présent, du futur et du passé numérique de la nation. Peut-on se permettre de marginaliser un secteur qui a créé plus de 200 000 emplois, soutenu plus de 400 startups et généré près de 2,3 milliards de dollars en taxes ? Malgré cet impact, la PROGA a été adoptée au Parlement avec peu de débats substantiels et sans consultation structurée de l’industrie.
Toutefois, pour ceux prêts à s’adapter, les opportunités persistent. Beaucoup dans la communauté des jeux en Inde ne voient guère d’intérêt à attendre les décisions finales liées à la PROGA et poursuivent déjà de nouvelles entreprises conformes aux écosystèmes de divertissement et fintech. Ranjana Adhikari conclut avec émotion : « L’industrie des jeux d’adresse en Inde était un élément clé de l’histoire du gouvernement fédéral sur l’Inde numérique. Elle a considérablement contribué à l’économie numérique du pays et à la vision ‘Make in India’ par le biais des recettes fiscales, de la création d’emplois, des investissements étrangers et de l’innovation. Maintenant, l’avenir de l’industrie des jeux d’argent dépend entièrement de l’issue du challenge à la Cour suprême et de la manière dont l’Autorité des Jeux en Ligne choisira de réglementer les offres permises. »
Bernard Leroy est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos virtuels. Il a débuté sa carrière il y a + de 10 ans en écrivant des articles sur les stratégies de poker et de blackjack e ligne pour différents sites web spécialisés.
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