En octobre 2025, l’Estonie annonce une baisse progressive de la taxe sur les jeux à distance, avec l’objectif principal d’augmenter le financement pour le sport. La taxe passera de 6 % à 4 %, diminuant de 0,5 % chaque année. Lors de la première lecture du projet de loi qui a eu lieu récemment, le gouvernement a assuré que l’intégralité des fonds ira vers la culture et le sport.
Le ministre des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a souligné que des dispositions sont en place pour interrompre ces réductions si les objectifs de recettes ne sont pas atteints. Cette initiative attire l’attention de nombreux marchés européens du jeu, notamment celui du Royaume-Uni, qui observent de près les changements.
Lors d’une discussion animée entre le Conseil des paris et des jeux (BGC) et le Comité parlementaire, après que le Parlement a écarté toute comparaison avec les Pays-Bas, Stephen Hodgson, expert fiscal du BGC, a souligné les mesures prises par l’Estonie. Hodgson a affirmé que « le modèle estonien démontre que l’alignement de la fiscalité, de la régulation et de la conformité est plus efficace que de simplement augmenter les taxes. »
Cependant, le projet de loi ne fait pas l’unanimité en Estonie. Evelyn Liivamägi, secrétaire générale adjointe du ministère des Finances, a exprimé des inquiétudes en avertissant que les recettes fiscales « sont plus susceptibles de diminuer ». Pour atteindre les prévisions actuelles du budget de l’État, au moins 10 nouveaux opérateurs devraient entrer sur le marché chaque année et payer autant de taxes que l’opérateur moyen a fait jusqu’à présent.
Au-delà de la réforme fiscale, le projet de loi vise également à renforcer l’industrie réglementée en intensifiant ses actions contre le marché illégal. Cela inclut une augmentation des sanctions pour les opérateurs illégaux et, surtout, la capacité pour le régulateur de bloquer les domaines non licenciés et de geler les comptes des opérateurs de manière simplifiée. Dans le même esprit, le pays met un accent accru sur les procédures de lutte contre le blanchiment d’argent, en définissant des exigences beaucoup plus claires concernant le processus de vérification des clients et les étapes que les opérateurs doivent entreprendre pour vérifier les joueurs.
Cette stratégie reflète l’ambition de l’Estonie de s’imposer dans l’industrie du iGaming et d’élever son économie à un niveau où le secteur réglementé du iGaming peut prospérer et rivaliser avec Malte, souvent considérée comme un pôle central du secteur.
D’un autre point de vue, d’autres experts du secteur soutiennent que ces réformes pourraient désavantager certains opérateurs actuels, incitant une partie d’entre eux à se tourner vers des marchés plus favorables en termes de réglementation et de taxes. L’équilibre entre attirer de nouveaux opérateurs et maintenir les existants pourrait s’avérer délicat.
En conclusion, l’Estonie joue un jeu stratégique dans la transformation de sa politique fiscale liée au jeu à distance. Le pays espère que ces changements mèneront à une augmentation significative des financements pour le sport tout en renforçant les mesures contre les activités illégales. Si les résultats escomptés sont atteints, cette approche pourrait servir de modèle pour d’autres pays européens envisageant des réformes similaires dans le secteur du jeu.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.

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