Le 8 septembre 2025, le monde du jeu en France a été plongé dans l’incertitude après le renversement de François Bayrou de son poste de Premier ministre à la suite d’un vote de défiance. Ce départ soudain soulève des préoccupations quant à l’avenir de l’industrie du jeu, un secteur où Bayrou avait cherché à équilibrer les intérêts économiques et législatifs.
François Bayrou avait été l’une des rares figures politiques à exprimer un soutien mesuré à l’industrie du jeu, s’opposant notamment aux augmentations d’impôts proposées qui menaçaient d’alourdir le fardeau fiscal du secteur. Il avait tenté d’exclure les courses de chevaux des hausses fiscales prévues pour ce secteur, soulignant à plusieurs reprises que de telles mesures risquaient de causer une perte d’emplois significative. Sa position contrastait avec d’autres propositions en Europe, rappelant les efforts du Royaume-Uni pour protéger ses propres industries de jeux.
Un autre sujet de discorde était le projet de légalisation des casinos en ligne en France, qui avait refait surface ces dernières années. Bayrou s’était gardé de prendre une position définitive sur cette question, mais son départ pourrait changer la donne. Récemment, une audition au Sénat français avait donné l’occasion aux leaders du secteur en ligne de défendre la régulation des casinos en ligne.
Nicolas Béraud, PDG de Betclic et président du groupe de commerce des jeux en ligne AFJEL, a souligné que les opérateurs en ligne français font déjà face à des taux d’imposition très élevés, avoisinant les 70% de leur produit brut des jeux (GGR) une fois les coûts supplémentaires tels que la TVA, les taxes sur les dépenses médiatiques et la redevance de pari inclus. Il a insisté sur le fait qu’il était crucial pour les législateurs français de réaliser que ces niveaux de taxation « contrastent fortement avec les taux de 20% à 35% observés dans de nombreux autres marchés européens ».
Dans le même temps, Grégory Rabuel, président de Casinos de France et PDG du Groupe Barrière, a répété que les 202 casinos du pays ne soutenaient pas la régulation des casinos en ligne, mais qu’ils étaient prêts à s’adapter si une telle législation était adoptée. Cette position fait écho à l’analyse récente de Gaming&Co par Jake Pollard, selon laquelle les changements réglementaires pourraient transformer le paysage du jeu en France.
L’industrie du jeu observe maintenant avec intérêt la nomination du successeur de Bayrou, car cela déterminera l’avenir des taxes et des casinos en ligne. Parmi les candidats potentiels, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, qui faisaient partie du gouvernement de Michele Barnier, lequel avait initialement proposé de légaliser les casinos en ligne, sont mentionnés. Bernard Cazeneuve, un autre prétendant, a également un historique favorable à l’industrie du jeu. Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il avait proposé de réintroduire les jeux légaux à Paris, commandant un rapport pour explorer le potentiel de législation dans la capitale, espérant un essor économique similaire à celui de Londres.
Cependant, il reste à voir si ces changements au sommet du gouvernement français auront un impact significatif sur l’avenir des casinos en ligne dans le pays. Comme l’ont montré d’autres marchés cette année, un petit mouvement politique peut entraîner une transformation majeure du cadre législatif du jeu.
Ainsi, le départ de Bayrou ouvre une période d’incertitude et de spéculation pour l’industrie du jeu, alors que les acteurs du secteur s’adaptent à un environnement politique changeant et cherchent à influencer les futures décisions législatives.

Bernard Leroy est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos virtuels. Il a débuté sa carrière il y a + de 10 ans en écrivant des articles sur les stratégies de poker et de blackjack e ligne pour différents sites web spécialisés.