En décembre, le Conseil national des jeux de hasard (NGB) en Afrique du Sud a identifié cette période comme présentant un risque accru d’engagement dans le jeu, exposant ainsi les joueurs aux tactiques douteuses de l’industrie non réglementée. L’Administrateur délégué par intérim du NGB, Lungile Dukwana, a expliqué que la saison festive entraîne souvent une pression financière accrue et un stress émotionnel, ce qui peut amplifier les comportements de jeu à risque.
Cette année, l’Afrique du Sud a fait des avancées pour lutter contre le marché non réglementé, notamment grâce à la création d’un nouvel organisme de surveillance. En début d’année, Parks Tau, Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence, a encouragé son département à nommer un Conseil national de la politique du jeu et à créer une nouvelle stratégie pour lutter contre le jeu illégal. Ce développement répondait à l’augmentation du contenu marketing sur le jeu apparaissant en ligne sur de nombreuses plateformes, dont YouTube.
Le renouveau de cette stratégie s’est concentré sur l’éradication des publicités de jeu en ligne illégales et sur la clarification du cadre des jeux de hasard, après une interruption de sept ans depuis la dernière réunion du Conseil en 2018. En informant le Parlement plus tôt dans l’année, Tau a déclaré que la Loi nationale sur le jeu interdit la diffusion de publicités dans les médias destinés principalement aux moins de 18 ans. Il a soulevé le problème des programmes familiaux parrainés par d’importants bookmakers, ce qui augmente la visibilité et la fréquence des contenus de jeu dans les émissions principalement regardées par des mineurs.
Tau a poursuivi en soulignant l’intention de réguler les jeux en ligne, un domaine où les provinces adoptent différentes approches, certaines étant plus laxistes. Il a également insisté sur la nécessité de réhabiliter les personnes dépendantes. L’absence de réglementation a conduit à une augmentation de l’engagement des joueurs sud-africains avec des opérateurs basés à l’étranger. Un rapport du NGB a indiqué que 1,1 billion de rands (41 milliards de livres) ont été misés durant l’année fiscale 2024, présentant une opportunité économique significative pour le pays.
Tau a ajouté que cette montée des activités de jeu en ligne illégal et la publicité généralisée des jeux d’argent, souvent ciblant des populations vulnérables, posent de nouveaux défis pour les régulateurs. La convergence de la technologie, du comportement des consommateurs et des cadres réglementaires a nécessité une réponse robuste à ces défis.
En parallèle, le soutien à l’interdiction totale des jeux d’argent en ligne s’est renforcé dans le pays, avec 107 organisations formant une coalition pour promouvoir l’interdiction dans l’un des plus grands marchés du continent. Elles ont également prévu des actions futures, incluant des manifestations et des campagnes d’éducation publique.
Le groupe a lancé un mémorandum intitulé « Protéger notre peuple : mettre fin à l’épidémie silencieuse des jeux d’argent en ligne », qui met en avant des étapes spécifiques comme une interdiction totale des jeux d’argent et de la publicité en ligne, un gel des nouvelles licences de jeux d’argent, et des changements clés à la Loi nationale sur le jeu pour contester les jeux d’argent numériques et criminaliser les opérateurs non licenciés.
Selon un rapport du site d’actualités sud-africain IOL, Dhilosen Pillay, ancien président du Conseil des jeux, de l’alcool et du tourisme de l’État libre, a imputé la situation à une réglementation laxiste. Pillay a noté que pour le terme jeux d’argent en ligne, il n’existe pas de licence spécifique. Les licences sont généralement des licences de pari à cotes fixes. Le Conseil national des jeux, créé en 2004, a été dissous en 2014, et il est impossible pour l’administrateur de prendre en compte tous les facteurs relatifs aux jeux d’argent.
Le conseil national ne délivre que des licences aux casinos. Les autres licences, comme celles de bookmakers, de totalisateurs, de paiements limités et de bingo, sont délivrées par les conseils provinciaux des jeux d’argent. Ces conseils sont créés par un acte législatif provincial et non par le gouvernement national. Cela signifie que, lorsque l’on joue en ligne, on parie en réalité avec une licence à cotes fixes, ce que l’on appelle des licences de bookmaker.
Face à cette situation, certains experts suggèrent que plutôt que d’interdire complètement le jeu en ligne, il pourrait être plus judicieux de renforcer la réglementation et de sensibiliser le public aux risques associés, afin de protéger les joueurs tout en tenant compte de la croissance économique potentielle que le secteur pourrait offrir sous une supervision adéquate.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
