Le 5 septembre 2025, le Cabinet de l’Avocat Général de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a conseillé que les consommateurs ayant joué sur des services de jeux d’argent non agréés d’un autre État membre de l’UE pourraient chercher à récupérer leurs pertes en vertu de la législation nationale.
Cette notification juridique s’inscrit dans le cadre du litige non résolu de l’Affaire C-440/23 (FB contre European Lotto and Betting Ltd et Deutsche Lotto Und Sportwetten Ltd). Cette affaire nécessite une décision sur l’application des lois nationales concernant les litiges transfrontaliers en matière de jeux de hasard entre les États membres de l’Union Européenne.
Le conflit initial remonte à la période de 2019 à 2021, lorsqu’un joueur allemand a déposé une plainte pour récupérer ses pertes de jeu contre Lottoland, affirmant que les jeux de machines à sous en ligne auxquels il avait participé étaient interdits par la loi allemande. En 2023, en raison du manque de progrès dans les procédures initiales, le client a cédé sa réclamation à un nouveau représentant légal, connu sous le nom de FB, qui a ensuite intenté une nouvelle action en justice devant les tribunaux maltais pour obtenir le remboursement des pertes auprès des opérateurs détenteurs de licences maltaises.
Les tribunaux maltais ont transmis l’affaire à la CJUE pour supervision légale, des décisions fondamentales étant nécessaires concernant la compatibilité des lois nationales sur les jeux d’argent avec le droit de l’UE, en particulier la liberté de prestation de services sous l’article 56 du TFUE.
Les tensions autour de ce litige de longue date continuent de s’intensifier, la clarté de la décision restant encore à trouver. Cependant, l’Avocat Général a légitimé l’affaire, conseillant qu’il ne s’agit pas d’un abus du droit de l’UE. Ses conseils, bien que non contraignants, servent à orienter la décision de la CJUE, mais le jugement final incombera aux juges.
Ces conseils résonnent clairement avec deux affaires impliquant des joueurs allemands et autrichiens, introduites contre des opérateurs agréés à Malte pour la restitution des fonds perdus. La défense des opérateurs maltais repose sur le cadre européen de la liberté de mouvement; néanmoins, l’Avocat Général a décidé que l’appel des joueurs n’était pas en violation des règles de l’UE.
Cette situation remet également en question le projet de loi 55, qui renforce les protections maltaises contre les actions internationales en justice provenant d’autres juridictions. Cette dernière décision exacerbe encore la lutte entre l’Allemagne et Malte autour de ce projet de loi et de la volatilité législative entre les deux pays. L’Autorité maltaise des jeux (MGA) a déjà souligné que le projet de loi vise à protéger les opérateurs maltais contre « les défis juridiques infondés ».
Le régulateur allemand, la GGL, a régulièrement appelé à un réexamen de la législation du projet de loi 55. Il a déclaré publiquement : « Nous estimons que cette loi ne devrait pas être compatible avec les exigences européennes pour la reconnaissance des décisions (Règlement (UE) 1215/2002). Cependant, l’évaluation finale de cette question ne relève pas de la responsabilité de la GGL. Nous avons informé les États fédéraux de notre évaluation et sommes par ailleurs en contact avec les autorités compétentes. »
Une décision finale sur l’affaire est attendue à l’automne de cette année.

Bernard Leroy est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos virtuels. Il a débuté sa carrière il y a + de 10 ans en écrivant des articles sur les stratégies de poker et de blackjack e ligne pour différents sites web spécialisés.