L’Uruguay sous le mandat du président Yamandú Orsi : vers une régulation du jeu en ligne

En octobre 2025, le président nouvellement élu Yamandú Orsi a initié des discussions pour réguler les jeux en ligne en Uruguay. Cette initiative vise à surmonter les obstacles partisans qui ont bloqué le mandat de 2021 de l’ancien président Luis Lacalle Pou. Sous son administration, le gouvernement du Partido Nacional avait tenté de lancer un marché régulé pour les jeux en ligne via le ministère de l’Économie.

Le projet de loi précédent avait été approuvé par le Sénat mais rejeté par la Chambre des députés, dominée par le Frente Amplio et le Parti Colorado. Ils soutenaient que cette initiative affaiblirait le contrôle étatique et permettrait au Partido Nacional de vendre des casinos municipaux à des investisseurs étrangers. Le retour au pouvoir du Frente Amplio, symbolisé par la victoire de Yamandú Orsi en mars 2025, marque une nouvelle ère après cinq ans d’opposition. Le Front large a dominé la politique uruguayenne, gouvernant le pays pendant deux décennies sans interruption depuis l’an 2000.

La nouvelle administration se positionne désormais comme la force politique capable de résoudre la question de manière responsable, encadrant la régulation comme une question de protection des consommateurs, de santé publique et de transparence de l’État, plutôt que de profit privé.

Le projet de 2021 s’est effondré au milieu de controverses et de divisions interpartis, laissant l’Uruguay comme l’un des rares pays d’Amérique du Sud sans régime spécifique de jeux en ligne. À l’époque, l’opposition avait accusé l’administration de Pou de précipiter le processus législatif et de structurer les licences de manière à avantager les développeurs privés, notamment des projets soutenus par des étrangers, tels que le Casino San Rafael de Giuseppe Cipriani à Punta del Este. Cette méfiance et ce manque de consensus politique ont conduit à l’abandon du projet en 2022.

« Il est temps de légiférer avec une vision stratégique et un sens des responsabilités, » déclarait le sénateur Alejandro Caraballo. « L’Uruguay doit transformer une activité régie par une réglementation obsolète en une politique qui apporte développement, croissance, santé publique et justice sociale. L’absence de réglementation n’arrête pas le phénomène — elle ne fait qu’aggraver ses conséquences. »

Caraballo et d’autres figures du gouvernement plaident en faveur d’un modèle supervisé par l’État qui permettrait à l’Uruguay de réguler, de taxer et de surveiller le secteur tout en empêchant les jeux nuisibles. Parmi les propositions discutées figure la création d’une plateforme nationale de paris en ligne opérée sous contrôle étatique pour « garantir la transparence, prévenir le jeu des mineurs et promouvoir un jeu responsable. »

Parallèlement, le gouvernement doit également répondre à la pression croissante du secteur du football du pays, qui milite depuis longtemps pour un marché des paris libéralisé. L’Association Uruguayenne de Football (AUF) a fait valoir que l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs pourrait générer des revenus substantiels de parrainage et de taxes, notant que le football ne gagne actuellement que 500 000 dollars par an grâce à la plateforme Supermatch autorisée par l’État, opérée par La Banca.

Malgré les attentes de l’industrie, le président Orsi a averti que toute réforme se déroulera progressivement et sous une stricte supervision publique. Il a réitéré que le Frente Amplio est « le seul mouvement politique ayant la crédibilité et la responsabilité de régler le jeu en ligne en Uruguay — non pas pour le commercialiser, mais pour le réguler dans l’intérêt public. »

« La régulation ne peut être dictée par la pression du marché ou l’opportunisme politique, » a déclaré Orsi lors d’un récent briefing du cabinet. « Elle doit être guidée par ce qui protège nos citoyens, sauvegarde la santé publique et renforce la confiance dans les institutions qui régissent les jeux. »

Les législateurs ont indiqué que des propositions formelles pourraient ne pas atteindre le Parlement avant 2026, mais des discussions préliminaires entre le pouvoir exécutif, La Banca et les parties prenantes des casinos sont déjà en cours.

Contrairement à l’administration précédente de Pou, le Frente Amplio dispose du soutien parlementaire nécessaire pour faire avancer la législation visant à libéraliser les jeux en ligne. Cependant, les observateurs resteront prudents, la question clé étant de savoir si le gouvernement d’Orsi orientera l’Uruguay vers un modèle de marché libéralisé ou s’il maintiendra sa tradition de monopoles contrôlés par l’État, que le Frente a favorisés et protégés par le passé.

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