La répression du jeu en Turquie : Erdoğan mise tout pour reprendre le contrôle

En novembre 2025, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a intensifié ses efforts pour éradiquer le jeu illégal, ordonnant à toutes les autorités étatiques de s’attaquer à ce qu’il considère comme un fléau avant les prochaines élections. Avec des scandales de corruption liés aux paris qui éclaboussent le football turc à tous les niveaux, l’enjeu est crucial pour l’AKP, le parti du président, qui fait face à une opposition de plus en plus vigoureuse. Les médias locaux mettent en lumière l’incapacité du gouvernement à résoudre le problème du jeu compulsif, qui toucherait particulièrement les jeunes.

L’agence 4H, spécialisée dans l’analyse des marchés, souligne que les tentatives passées pour réglementer le jeu en Turquie n’ont fait qu’aggraver la situation actuelle. Depuis la légalisation des paris sur les courses de chevaux en 1984, jusqu’à l’interdiction complète des casinos en 1998, le gouvernement a navigué entre ouverture et répression, sans jamais trouver un modèle stable. Les récentes mesures, comme le lancement d’IDDAA en 2004 pour contrôler les paris sportifs, montrent une volonté de monopoliser le secteur légal, mais n’ont pas suffi à endiguer l’attraction des plateformes offshore.

L’histoire récente illustre bien le défi posé par le jeu illégal. En 2022, 15 sites de paris offshore ont été découverts opérant en Turquie, malgré les affirmations de la Fédération Turque de Football (TFF) sur l’intégrité du sport national. En 2024, un incident marquant s’est produit lors d’un match entre Galatasaray et Adana Demirspor, où des publicités pour un opérateur offshore ont été affichées dans le stade. La TFF a ensuite renforcé les sanctions contre les opérateurs non autorisés, interdisant toute présence dans les stades et imposant des amendes sévères pour les infractions répétées.

Début 2025, la pression publique s’est intensifiée avec des révélations médiatiques sur l’exposition des mineurs aux paris illégaux. Des amendements ont été adoptés pour interdire le parrainage et la publicité des jeux de hasard sur les médias de masse, tout en renforçant les restrictions sur la publicité en ligne. En outre, la réglementation s’est tournée vers les infrastructures de paiement, cruciales pour les opérateurs offshore. En mars, des licences ont été suspendues pour des plateformes comme PayFix, Ininal et Aypara, suivies d’actions contre Papara en mai, où des millions de dollars soupçonnés d’être liés à des paris offshore ont été saisis.

À l’automne 2025, une enquête approfondie sur l’intégrité du football turc a été lancée. Un audit a révélé que de nombreux arbitres et officiels avaient des comptes de paris offshore. Le TFF a suspendu 149 arbitres, et des enquêtes judiciaires ont été ouvertes. L’ampleur des violations met en lumière les risques systémiques pour l’intégrité du sport, et souligne la nécessité d’un contrôle plus strict.

Cependant, l’approche de l’AKP, qui repose principalement sur la répression, pose question. La demande pour des plateformes offshore perdure en raison de l’absence d’alternatives légales compétitives. « Il est évident que les interdictions seules ne suffiront pas à résoudre le problème », pense-t-on dans les cercles économiques. Une solution durable nécessiterait l’ouverture de canaux légaux qui puissent rivaliser avec l’offre offshore, une direction que le modèle de monopole actuel ne semble pas envisager.

En conclusion, la lutte contre le jeu illégal en Turquie montre les limites de la répression sans alternatives économiques viables. Si la politique d’Erdoğan se renforce sur le plan technologique et législatif, le marché offshore continue de prospérer, soulignant la nécessité d’une réforme plus équilibrée pour un contrôle à long terme.

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