Croissance du marché de l’iGaming en Afrique du Sud influence le cadre fiscal

Le 27 novembre 2025, le Trésor National d’Afrique du Sud a publié un document de discussion de 24 pages sur la fiscalité du jeu en ligne, proposant une taxe de 20 % sur les recettes brutes des jeux d’argent en ligne. Cette proposition s’ajouterait aux taux de taxation provinciaux actuels, qui varient de 6 % à 9 %, portant ainsi la charge fiscale effective entre 26 % et 29 % pour les opérateurs en ligne.

Ces taux visent à aligner le fardeau fiscal de l’Afrique du Sud avec d’autres marchés en Afrique et ailleurs. Actuellement, le marché des jeux d’argent en ligne du pays est régi par la Loi nationale sur les jeux d’argent de 2004, qui est considérée comme obsolète face à l’essor rapide du secteur.

Selon le Conseil national des jeux d’argent, 1,5 trillion de rands ont été misés en Afrique du Sud au cours de l’année financière 2024, et l’incidence du jeu a grimpé de 30,6 % à 65,7 % entre 2017 et 2023. Les recettes brutes des opérateurs ont atteint 74,5 milliards de rands, marquant une augmentation de 25,6 % par rapport à l’année précédente, principalement grâce aux activités de paris, tant en ligne qu’en détail, qui surpassent rapidement les activités des casinos terrestres.

Bien qu’une modification de 2008 visait à légaliser les casinos en ligne, elle n’a pas encore été mise en œuvre. Seuls les paris sportifs en ligne sont actuellement disponibles sur le marché réglementé sud-africain. L’introduction d’une taxe sur le jeu à distance pourrait relancer ces discussions et proposer une réforme du secteur de l’iGaming.

Le rapport souligne que les avancées technologiques ont rendu le jeu en ligne plus accessible, changeant ainsi les habitudes de jeu et augmentant la variété des produits de jeu disponibles, accessibles de n’importe où et à tout moment. Cela dépasse les frontières provinciales, nécessitant une administration unifiée pour une meilleure conformité.

Le ministère des Finances prévoit que la taxe générerait plus de 10 milliards de rands de recettes supplémentaires. Cependant, l’objectif principal est de s’assurer que les coûts externes liés aux jeux d’argent, notamment les jeux en ligne, soient internalisés par ceux qui les fournissent et ceux qui y participent.

En outre, le rapport met en évidence les défis posés par la croissance des jeux en ligne, tels que le jeu compulsif et les problèmes sociaux, nécessitant une surveillance continue et une réglementation réactive. Du point de vue de la politique publique, les joueurs récréatifs ne posent pas de problème, car ils n’imposent pas de coûts externes à la société. Toutefois, le jeu compulsif impose des coûts externes, et il est dans l’intérêt public de réguler ou de réduire ces comportements.

La proposition de taux de taxation national vise également à éviter la concurrence entre provinces sur le taux de taxation principal, ce qui pourrait encourager les opérateurs en ligne à s’enregistrer auprès de leur commission de jeux provinciale, et donc mener à un taux de taxation inférieur à l’optimal.

Si elle est mise en œuvre, la taxe en Afrique du Sud se situerait aux côtés de pays comme le Ghana, l’Ouganda et la Tanzanie, qui imposent une taxe sur les recettes brutes des opérateurs entre 20 % et 30 %. Elle s’ajouterait également à la liste croissante des pays qui envisagent d’augmenter les taxes sur l’industrie des jeux d’argent.

Le 26 novembre, le Royaume-Uni a annoncé une augmentation des prélèvements sur l’industrie des jeux d’argent, avec un droit de jeu à distance passant de 21 % à 40 % à partir d’avril 2026, et un droit de pari général à 25 % à partir d’avril 2027. Comme dans d’autres pays, les discussions sur l’augmentation des taxes soulèvent des craintes quant au renforcement du marché noir. Le document reconnaît qu’un régime fiscal inapproprié pourrait pousser les joueurs et les facilitateurs légaux à opter pour des solutions clandestines.

Cela entraverait les efforts pour réguler correctement l’industrie et pourrait causer une externalité plus importante que celle actuellement associée au jeu problématique. Les installations de jeu légales pourraient également choisir de délocaliser leurs activités, réduisant ainsi la contribution de l’industrie à l’économie et au fisc.

Le rapport cite l’exemple du Kenya, où une taxe d’accise de 20 % a dû être abrogée en 2020 suite à la sortie de plusieurs opérateurs locaux du marché. La taxe a depuis été réintroduite, mais à un taux réduit de 5 %.

Les parties prenantes ont jusqu’au 30 janvier 2026 pour soumettre leurs commentaires écrits au Trésor via email.

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