En novembre 2025, Codere Online a déclaré qu’elle ne ferait pas d’investissements supplémentaires en Colombie à moins que le gouvernement ne reconsidère sa politique fiscale. Depuis février, le gouvernement colombien a instauré une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 19 % sur tous les dépôts de jeux d’argent en ligne, initialement prévue comme une mesure temporaire jusqu’au 31 décembre de cette année. Cependant, des propositions récentes du ministère des Finances suggèrent que cette taxe pourrait devenir permanente.
Moshe Edree, vice-président exécutif de Codere Online, a clairement indiqué lors de l’appel de résultats du troisième trimestre de l’entreprise que les plans à trois et cinq ans de la société n’incluaient pas la Colombie en l’état actuel des choses. Il a souligné que la société ne verrait pas de raison d’augmenter ses investissements dans un marché où le retour sur investissement est affecté par la fiscalité.
Codere a ressenti l’impact direct de cette politique fiscale sur ses résultats financiers. Le groupe de jeux espagnol a vu une diminution de 32 % de son revenu net de jeux dans son segment autre, comprenant la Colombie, le Panama et la ville de Buenos Aires, principalement en raison d’une baisse de 1,4 million d’euros des revenus en Colombie. Cette chute reflète une tendance générale de baisse des revenus opérationnels réels des opérateurs colombiens, bien que le volume des dépôts reste stable, indiquant que les joueurs continuent de s’engager mais ne génèrent pas les revenus anticipés.
Malgré cette perspective pessimiste pour son avenir sur le marché colombien, Oscar Iglesias, directeur financier sortant de Codere, a laissé entendre qu’un espoir pourrait renaître avec les élections prévues en mai 2026. Selon lui, même si la taxe était légiférée, un changement de gouvernement vers des partis plus centristes ou de droite pourrait remettre en question une taxe qui n’a pas atteint son objectif de générer des recettes fiscales supplémentaires significatives pour l’État.
Les propos d’Iglesias sur l’inefficacité de la taxe sont corroborés par les chiffres. En juillet, le régulateur colombien des jeux, Coljuegos, a versé seulement 23,1 milliards de pesos (4,7 millions de livres sterling), contre 43,3 milliards de pesos (8,9 millions de livres sterling) à la même période l’année précédente, ce qui représente une baisse de 46,6 %. Bien que le gouvernement colombien espère que la TVA sur les dépôts de jeux génère 1,6 trillion de pesos (327,4 millions de livres sterling), il pourrait être contraint de revoir sa politique si cet objectif n’était pas atteint, ouvrant ainsi la voie à une rentabilité retrouvée dans un marché où Codere peine actuellement à trouver une stratégie viable.
Dans d’autres domaines, Codere a rapporté un revenu net de jeux stagnant de 51,6 millions d’euros au troisième trimestre, malgré une hausse de 39 % du nombre de joueurs actifs mensuels au Mexique. Les performances en Espagne et au Mexique sont restées stables, témoignant des défis persistants auxquels l’entreprise est confrontée dans des marchés pourtant centraux. Parallèlement, la société a annoncé la nomination de Marcus Arildsson comme nouveau directeur financier, tandis qu’Iglesias devrait rejoindre le Conseil d’administration de Codere, sous réserve de l’approbation des actionnaires.
Ce contexte montre les complexités croissantes auxquelles sont confrontées les entreprises de jeux internationales dans un environnement réglementaire en évolution. Les défis économiques en Colombie pourraient inciter les entreprises et le gouvernement à trouver un terrain d’entente pour assurer la pérennité du marché du jeu en ligne. Les critiques de Codere soulignent les tensions entre la nécessité de réguler et de taxer les jeux pour les recettes fiscales et l’impact potentiel de ces mesures sur l’industrie locale.
Cependant, un autre point de vue pourrait suggérer que la taxation accrue des jeux en ligne est nécessaire pour compenser les coûts sociaux associés à l’industrie du jeu et pour financer des programmes publics. Les décideurs colombiens pourraient considérer ces taxes comme une méthode pour responsabiliser l’industrie, bien que le débat sur l’équilibre entre fiscalité et croissance économique reste ouvert.

Bernard Leroy est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos virtuels. Il a débuté sa carrière il y a + de 10 ans en écrivant des articles sur les stratégies de poker et de blackjack e ligne pour différents sites web spécialisés.
