Le 25 novembre 2025, le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède ont lancé un projet de recherche conjoint sur le jeu, visant à recueillir des connaissances comparables sur les habitudes de jeu et les problèmes de jeu dans la région nordique. Cette initiative marque un pas crucial pour ces pays qui cherchent à tirer des enseignements les uns des autres afin de renforcer la compréhension de chaque marché en matière de comportements de jeu, et ainsi améliorer la protection des joueurs.
Environ 30 000 personnes, sélectionnées au hasard et âgées de 18 à 80 ans, participeront à cette étude dans l’ensemble de la région nordique. Les invitations seront envoyées par courrier, suivies de rappels via Kivra. Ce vaste projet est mené en collaboration avec plusieurs autorités et institutions renommées telles que l’Autorité Suédoise des Jeux (Spelinspektionen), l’Autorité Danoise des Jeux (Spillemyndigheden), l’Université d’Aalborg, l’Institut Finlandais pour la Santé et le Bien-être, l’Université d’Islande, l’Autorité Norvégienne des Jeux et des Fondations (Lotteritilsynet) et l’Université de Bergen.
Maria Vinberg, enquêtrice chez Spelinspektionen, a déclaré que l’étude fournira une base solide pour évaluer les jeux de hasard et les problèmes qui y sont liés dans les pays nordiques. Elle a exprimé son enthousiasme à l’idée de comparer les résultats avec les données suédoises antérieures et avec le reste des pays nordiques, notant que peu d’études conjointes similaires avaient été réalisées en Europe.
Les questions de l’étude, qui seront répondues numériquement, aborderont des sujets tels que les jeux de hasard, les jeux vidéo et les problèmes associés aux jeux. Les résultats de l’Étude Conjointe Nordique sur le Jeu seront publiés au printemps prochain, avec certains résultats rapportés dans la base de données statistique de l’Agence Suédoise de Santé Publique, Folkhälsodata, ainsi que sur le site de connaissance spelprevention.
Cependant, cette étude survient alors que Spelinspektionen fait l’objet de critiques de la part de l’Ombudsman suédois. Sur son site internet, l’autorité suédoise a indiqué que l’Ombudsman avait reproché à Spelinspektionen de ne pas avoir été en mesure d’exclure des individus des jeux de hasard sans identification électronique. En été 2024, une personne avait demandé d’être bannie des jeux sans identification électronique, mais sa demande a mis environ un mois à être traitée par Spelinspektionen.
L’autorité suédoise a expliqué dans un communiqué que Spelpaus, son service d’auto-exclusion, reposait sur l’idée de base que l’Autorité Suédoise des Jeux ne devait pas gérer manuellement les exclusions. Les personnes souhaitant s’exclure devaient accéder au site et confirmer leur exclusion avec un identifiant électronique.
Spelinspektionen a précisé : « Jusqu’à l’été 2024, il n’était pas possible de s’exclure des jeux sans un e-ID. Après que le tribunal a jugé au printemps 2024 qu’il n’y avait pas d’exigences formelles pour le signalement, l’Autorité Suédoise des Jeux a commencé à travailler sur la mise en place d’une gestion manuelle des suspensions dans le système. »
Cependant, l’Ombudsman a répondu que l’autorité suédoise « ne pouvait échapper à la critique parce qu’il n’y avait pas d’alternative à l’interdiction » lorsque la demande a été faite et que « l’information sur la raison du retard dans le traitement aurait dû être meilleure ».
Ce projet nordique illustre bien l’engagement des pays concernés à mieux comprendre et réguler le jeu sur leur territoire, tout en renforçant la coopération régionale. Néanmoins, il soulève également des défis importants en matière de mise en œuvre et de gestion des exclusions, comme l’ont montré les critiques récentes envers Spelinspektionen.
D’autres experts soulignent que cette étude pourrait offrir un modèle de coopération régionale qui pourrait être reproduit ailleurs en Europe, apportant des bénéfices économiques et sociaux significatifs. Mais certains sceptiques avertissent que sans une mise en œuvre efficace des résultats, les problèmes de jeu pourraient persister malgré une meilleure compréhension des habitudes des joueurs.
En fin de compte, la réussite de ce projet dépendra de la capacité des autorités nordiques à intégrer ces nouvelles connaissances dans des politiques efficaces et à surmonter les obstacles administratifs qui peuvent gêner la protection des consommateurs. Cette initiative constitue donc à la fois une opportunité et un défi considérable pour la régulation des jeux de hasard dans la région.

Bernard Leroy est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos virtuels. Il a débuté sa carrière il y a + de 10 ans en écrivant des articles sur les stratégies de poker et de blackjack e ligne pour différents sites web spécialisés.
