Le 9 décembre, l’industrie du jeu a été plongée au cœur du conflit séculaire entre la Thaïlande et le Cambodge, après que l’armée thaïlandaise a détruit deux casinos situés de l’autre côté de la frontière. Utilisant des canons de char, l’armée thaïlandaise a pris pour cible un casino en territoire cambodgien, affirmant qu’il servait de dépôt pour de l’artillerie, des mitrailleuses et d’autres armes.
La veille, l’aviation thaïlandaise avait bombardé un autre bâtiment de casino au Cambodge, soupçonné d’abriter une station de contrôle de drones. Cette escalade de violence n’est que le dernier chapitre d’un différend frontalier qui dure depuis plus d’un siècle.
Le conflit sur la souveraineté territoriale le long de la frontière de 800 km entre la Thaïlande et le Cambodge remonte à des générations, transformant cette région en un foyer de tensions militaires. En juillet dernier, l’ancien président américain Donald Trump avait réussi à négocier un cessez-le-feu entre les deux nations alors que la situation s’aggravait, faisant suite à des échanges de coups de feu et la mort d’un soldat cambodgien.
Pourtant, ces 48 dernières heures ont vu une reprise des affrontements, chaque camp accusant l’autre de tirer sur des zones civiles. Le Cambodge a rapporté qu’au moins sept civils ont perdu la vie, et environ 20 ont été blessés. De leur côté, les autorités thaïlandaises ont déclaré la mort de trois soldats, tout en soulignant que plus de 125 000 personnes avaient été contraintes de chercher refuge dans des abris temporaires.
Ces tensions frontalières ont également enterré les espoirs d’une expansion du secteur des casinos en Thaïlande. En juillet, les combats ont précipité la chute de Paetongtarn Shinawatra, alors Première ministre de la Thaïlande, et avec elle, le projet de loi sur les casinos qui visait à introduire le jeu de casino terrestre dans le cadre de complexes intégrés.
Un appel téléphonique divulgué a révélé des critiques de Shinawatra à l’égard de l’armée thaïlandaise auprès de Hun Sen, l’ancien dirigeant cambodgien, provoquant une suspension de ses fonctions alors que des manifestants à Bangkok réclamaient sa démission. Elle a finalement été destituée par la Cour constitutionnelle thaïlandaise, et le projet de loi sur les casinos a été retiré.
Anutin Charnvirakul, successeur de Shinawatra et membre du Parti Bhumjaithai, s’est fermement opposé à tout débat sur la réintroduction de la législation sur les casinos. Cette position trouve un écho favorable auprès de Jinping, le président chinois, alors que la Thaïlande cherche à renouer des liens avec la Chine et à se repositionner comme une destination prisée pour les touristes chinois.
Cependant, tous ne partagent pas cette vision. Certains experts du marché estiment que l’implantation de casinos pourrait stimuler l’économie thaïlandaise, en attirant un afflux de touristes et en créant des milliers d’emplois. Ils soulignent que bien que l’opposition au jeu puisse être moralement justifiée, les avantages économiques potentiels méritent une considération sérieuse. Pourtant, la situation actuelle ne laisse guère de place à une telle initiative, alors que la priorité des dirigeants thaïlandais semble être la restauration de la stabilité et de l’ordre.
Dans ce contexte de tensions croissantes, le destin du secteur des casinos thaïlandais reste incertain. La question de savoir si le pays pourra surmonter ses obstacles politiques pour accueillir des complexes de jeux demeure en suspens, tandis que l’ombre du conflit plane encore lourdement sur la région.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
