En décembre 2025, l’Uruguay a mis en place une ‘chambre de l’industrie’ destinée à aider le gouvernement à développer les opportunités économiques et à attirer les investissements dans le secteur des jeux d’argent et des casinos. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du mandat du gouvernement du Frente Amplio (FA) de moderniser les lois sur le jeu en Uruguay, une promesse électorale du Président Yamandú Orsi.
Il a été annoncé que cette chambre opèrera sous le nom de « Chambre Uruguayenne des Opérateurs et Investisseurs de Services de Casino ». Depuis sa prise de fonction en mars 2025, le Président Orsi et son cabinet ont accentué l’importance d’accroître les investissements dans l’économie uruguayenne, en favorisant le financement du secteur privé pour les infrastructures et la création d’emplois.
La Chambre rassemble les principaux détenteurs de concessions en Uruguay, tels que « Grupo Codere; Baluma S.A. (Enjoy Punta del Este); Compañía Rioplatense de Hoteles (Radisson Montevideo Victoria Plaza); Manteo S.A. (Hotel Casino Rivera); Naranpark S.A. (Salto Hotel Casino); et Mirador Campero S.A. (Hotel Santa Cristina) ». Luis Alberto Gama Hernández, ancien Directeur Général de la Direction des Loteries et Quinielas, a été nommé Secrétaire Exécutif de cette Chambre. Il aura pour mission d’examiner les opportunités d’investissement dans les casinos, les jeux en ligne, les paris sportifs, le bingo, les jeux instantanés et les salles de jeux.
La presse locale rapporte que la chambre ambitionne de fournir « une voix organisée, technique, et représentative », capable de collaborer avec le gouvernement pour établir un cadre réglementaire moderne, équilibré et favorable aux investissements. Ses priorités incluent la création d’un système cohérent pour les concessions, l’harmonisation des règles à travers les régions, le renforcement de la supervision et l’assurance que les normes de jeu responsable soient conformes aux standards internationaux.
Les acteurs de l’industrie qualifient ce moment de « carrefour pour l’Uruguay ». Bien que les investissements dans les casinos et l’hôtellerie continuent de croître, l’absence d’un cadre complet pour le jeu en ligne a engendré une fragmentation réglementaire, laissant le marché derrière ses voisins régionaux comme l’Argentine, le Brésil et le Chili.
Le Parlement doit examiner le projet de loi sur le jeu en ligne présenté par le Sénateur Felipe Carballo, qui propose une Plateforme de Jeu en Ligne d’État opérée directement par la Direction Nationale des Loteries et Quinielas (NDLQ), avec une implication limitée du secteur privé à travers des arrangements de licences mixtes.
Cependant, la proposition semble avoir déçu les dirigeants du FA, certains hauts responsables manifestant leur inconfort face à un modèle hybride qui ne s’aligne pas avec le programme économique et de développement plus large de la coalition. Les inquiétudes portent sur la capacité d’une structure mixte état-secteur privé à générer suffisamment d’investissement, à assurer une supervision rigoureuse, ou à risquer de complexifier les institutions à un moment où le gouvernement recherche de la cohérence et de la cohésion réglementaire sur le long terme.
Dans ce contexte, la Chambre nouvellement formée est attendue pour jouer un rôle consultatif et politique significatif alors que l’Uruguay décide de l’orientation de son cadre de jeu en ligne. Une présence consolidée dans l’industrie lui permet d’influencer si le FA finira par privilégier un système entièrement dirigé par l’État, un modèle hybride ou une approche plus ouverte et axée sur l’investissement, en phase avec les ambitions de modernisation et de croissance sectorielle du pays.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
