Échec du Projet de Taxation des Jeux d’Argent en Ligne au Brésil

Le 8 octobre 2025, le gouvernement brésilien du Parti des Travailleurs (PT) a été plongé dans le chaos après l’échec retentissant de l’adoption d’un nouveau projet de taxation sur les licences de jeux d’argent en ligne. Cette proposition, qui visait initialement à augmenter l’impôt sur le revenu des opérateurs de paris de 12 % à 18 %, a subi un changement de cap inattendu à la dernière minute par le député Carlos Zarattini, rapporteur de la mesure provisoire n° 1.303/2025.

Zarattini a remplacé l’augmentation prévue par un modèle de taxation rétroactive appelé « Litígio Zero Bets » (Paris sans Litige), un geste qui a surpris tant le Congrès que l’industrie des paris. Les opérateurs licenciés actifs sur le marché brésilien de 2014 à 2024 seraient « invités à se conformer volontairement » et à présenter leurs comptes sur les revenus générés avant le lancement du régime des Bets. Un impôt sur le revenu de 15 % serait appliqué rétroactivement, accompagné d’une pénalité de 100 % sur le total de l’impôt dû.

Depuis le lancement du marché des jeux d’argent en ligne au Brésil, la question de la taxation rétroactive a été débattue à plusieurs reprises par les commissions du Sénat et par la Receita Federal, le service fédéral des recettes, comme une condition possible pour l’octroi de licences. Cette proposition a divisé l’opinion juridique, certains experts doutant de la légitimité de l’application rétroactive des taxes à une période où les jeux d’argent en ligne n’avaient pas de statut légal, soulignant la complexité de la transition du Brésil d’un marché gris à un cadre réglementé.

Cependant, la mesure n’a été soumise à examen que pendant moins de 24 heures avant d’être votée. Des députés de plusieurs partis ont manifesté leur opposition aux modifications soudaines et à l’absence de consultation, ce qui a conduit à son rejet massif par la Chambre avec 231 voix contre.

L’effondrement a entraîné des répercussions politiques immédiates au sein de l’administration Lula. Le ministre des Finances, Fernando Haddad, qui avait défendu l’augmentation du taux de 18 % comme un pilier essentiel du plan fiscal du gouvernement pour 2026, s’est déclaré furieux face à cette réécriture surprise. La défaite laisse un manque à gagner de R$ 20,9 milliards dans les recettes fiscales prévues pour l’année prochaine.

Les médias locaux ont décrit l’atmosphère à Brasília comme « un climat de panique et de récriminations », les ministres et les responsables du parti s’accusant mutuellement d’avoir mal géré le vote. Des figures éminentes du PT ont critiqué en privé Zarattini pour sa décision « unilatérale », tandis que d’autres ont blâmé les alliés centristes du gouvernement — PP, União Brasil, PSD et les Républicains — pour leur retrait du soutien préalablement convenu.

Pour ajouter à la tension, Zarattini a publiquement accusé le gouverneur de São Paulo, Tarcísio de Freitas (Républicains), de mener une campagne orchestrée pour faire échouer la mesure à des fins politiques. « Tarcísio, au lieu de gouverner São Paulo, ne cesse d’appeler les députés pour les inciter à ne pas l’approuver. Il est évident qu’il s’agit d’une campagne électorale en cours », a-t-il déclaré à la source d’information, Folha.

La réaction de l’industrie a été mitigée. Bien que les opérateurs aient accueilli avec satisfaction le rejet des hausses d’impôts abruptes, beaucoup ont exprimé leur frustration face à l’instabilité et au manque de transparence du processus législatif brésilien. Pour l’instant, les opérateurs et les analystes observent Brasília pour connaître la prochaine étape. Comme l’a remarqué un initié : « Le marché brésilien des paris continue de croître, mais le gouvernement ne parvient toujours pas à décider comment le taxer. »

Plínio Lemos Jorge, président de l’Association Nationale des Jeux et Loteries (ANJL), a déclaré : « Changer les règles fiscales sans suivre la procédure due crée une incertitude juridique. Cela sape la confiance des investisseurs et risque de décourager de nouveaux entrants de rejoindre le marché réglementé. »

Les retombées de l’échec de la mesure provisoire ont plongé l’agenda fiscal des jeux d’argent du Brésil dans le désarroi. Avec seulement trois mois restants dans la première année du régime des Bets, le cadre reste incomplet — des règles clés sur la fiscalité, la publicité et la conformité attendent encore d’être définies. Malgré le tumulte, certains observateurs suggèrent que cet échec pourrait offrir une occasion de réévaluer et de consolider le cadre réglementaire, en tenant compte des préoccupations exprimées par l’industrie et les législateurs. Toutefois, le temps presse pour que le gouvernement établisse une voie claire pour un marché des jeux d’argent en ligne stable et réglementé au Brésil.

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